SUDNLY

Des talents, des adresses, des personnalités, des événements, chaque vendredi midi, de nouvelles raisons d’aimer le Sud.

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Par Luc Clément
28 juin · 5 mn à lire
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ça vous dirait 48h de légèreté ?

où l’on parle d’œil voyageur, de pied français, de bijoux de nature, de beauté quotidienne, d’art de vivre heureux et d’autres bonnes nouvelles du Sud

Il est un village français à l’extrême sud (vous avez remarqué cette nouvelle passion pour les extrêmes), mais pas exactement le nôtre de Sud, plutôt celui de la Charente-Maritime, quelque part entre Bordeaux et La Rochelle qui, au soir du 9 juin dernier, se distingue de 90% des autres bourgades hexagonales de moins de 500 âmes. Le RN y arrive en effet bon 3e, loin derrière la liste de Raphaël Glucksmann et celle de Valérie Hayer. Avant que les scientifiques ne s’emparent de l’affaire pour expliquer ce phénomène rare, c’est France Culture qui s’y est collé. Et pour cause. Comme le dévoile ce formidable sujet de 4 mn, c’est la vitalité culturelle de Vibrac qui préserve ses habitants des tentations délétères qui menacent notre pays. “La culture, c’est la rencontre”, résume M. le maire (pas Bruno, le vrai, Éric Boursier). L’échange, le partage, la tolérance, l’empathie, c’est le programme à l’œuvre dans cet environnement rural qui réussit l’exploit, par la mobilisation d’une association, d’offrir aux 156 habitants du village au moins un événement culturel par mois. Du voisin violoncelliste qui se produit dans l’église à des artistes professionnels invités en passant par des spectacles ou ateliers de théâtre, la culture est le lien qui relie les humains entre vignes et champs cultivés, sans un commerce à la ronde. Une société de culture, c’est une somme de liberté, d’égalité et de fraternité. Avant de voter dimanche, cherchez donc à savoir quel est le programme qui propose de multiplier par 5 le budget de la culture en France. Et demandez-vous si c’est aussi dingue que ça en a l’air.   

Nos repérages de la semaine
Des yeux voyageurs

Héritier d'une famille passionnée d'optique (son arrière-grand-père était photographe, son grand-père, le premier des opticiens à Marseille), Hermès Pontet instille dans la tradition familiale, qu'il poursuit avec une nouvelle vision, une bonne dose de design et de créativité méditerranéenne voyageuse, fidèle au dieu mythologique auquel il doit son prénom. Une belle aventure de style où, derrière les formes produites, se cachent autant d’univers à explorer et de personnalités prêtes à s'affirmer. Sur notre image, modèle Gizeh Milky White en acétate, verre solaire catégorie 3, branches finition dorée. Toute la collection est à découvrir sur le site du Studio Pontet.

 Pontet Eyewear, modèle Gizeh © DRPontet Eyewear, modèle Gizeh © DR

K.Jacques x agnès b. Le pied français

Les deux marques incarnent un certain art de vivre à la française qui traverse les décennies sans rien perdre de sa personnalité. Tout naturellement, K.Jacques et agnès b. signent pour l’été une collab’ limpide et intemporelle de décontraction chic made in France. Sur le modèle Prométhée en cuir, disponible en noir et en blanc, le foulard amovible est paré d’une illustration originale d’Adrien Beau pour agnès b.

 La collab' d'un été au pied léger © DRLa collab' d'un été au pied léger © DR

Gas Bijoux. Parure nature

Indéfectiblement lié au Sud, l'osier peuple nos imaginaires de belles vanneries patinées par l’usage ancestral et d’objets familiers chaleureux et solaires. Pour Gas Bijoux, l’osier est devenu matière à composer en édition limitée une collection capsule au raffinement tressé de soleil pour le 55e anniversaire de la maison méridionale fondée par André Gas.

 Gas Bijoux, boucles d'oreilles et bracelets de la collection osier © DRGas Bijoux, boucles d'oreilles et bracelets de la collection osier © DR

La Romaine Éditions. Nouvelle pêche miraculeuse

Fruit de collaborations multiples avec artisans et designers de talent (dont le marseillais Axel Chay), la nouvelle collection de La Romaine Éditions, dédiée à la mer, ne perd pas le cap que s’est fixé sa fondatrice Pauline Vincent. Trouver beauté et poésie dans les objets du quotidien.

Linge imprimé en Provence et coupes La Romaine © Juliette Abitbol et Edouard SanvilleLinge imprimé en Provence et coupes La Romaine © Juliette Abitbol et Edouard Sanville 

Auberge de la Roche. Spa perché

Restaurer une bâtisse délabrée pour en faire une table de haut vol dans le Mercantour pouvait sembler un pari fou en 2019. Pourtant Jean-Philippe Riel et Mickaëlle Chabat (épaulés par Alexis Bijaoui parti depuis diriger les cuisines de l’hôtel arlésien Présent) l'ont si bien réussi qu'ils ajoutent aujourd'hui à leur restaurant, devenu destination à part entière, et à leurs 5 chambres et 2 suites, qui ne désemplissent pas, un authentique spa pour prolonger l'expérience de sérénité en pleine nature. Bains chauds en pierre et en marbre, grand sauna, petit salon de relaxation au coin du feu, la dernière pièce maîtresse d'un séjour idéal à l’Auberge de la Roche.

 Se mettre au vert à l'Auberge de la Roche © Emma HardySe mettre au vert à l'Auberge de la Roche © Emma Hardy

Île Degaby. Une table au large

À Marseille, la table la plus en vue ne se voit pas mais se rejoint en bateau à quelques encâblures de Malmousque, au cœur de l’archipel des îles d’Endoume. Inutile d’y aller à la nage pour vous ouvrir l’appétit. Sofia et Boris Lefèvre, actuels gestionnaires de l’île Degaby, désireux d'ouvrir cet îlot fantasmatique aux Marseillais et d’en faire une destination dédiée à un nouvel art de vivre au plus près de la Méditerranée, ont convié le chef Sébastien Dugast et Romain Nicoli du collectif Mensa pour composer à quatre mains la partition d’un bonheur aussi éphémère (jusqu’à mi-octobre 2024) qu’inoubliable. Au menu, utopie estivale, bistronomie pleine mer et parfum de privilège.   

Un îlot de plaisir à Marseille © Cyril PerronaceUn îlot de plaisir à Marseille © Cyril Perronace 

Les Bains Gardians. La vie est une fête

Improbable transposition d'une légende des nuits parisiennes au cœur du Parc régional naturel de Camargue, cette nouvelle adresse de charme aux Saintes-Maries-de-la-Mer distille au fil de ses chambres, dont la plupart nichées dans des cabanes de gardians, et son domaine avec restaurant, spa et activités équestres qui épouse la nature, un parfum discret de sophistication. Un nouvel art de vivre baptisé Bains Gardians qui veille à n'imprimer sa trace que dans la mémoire des privilégié·es qui y séjournent.

 Le raffinement sauvage des Bains Gardians © Matthieu SalvaingLe raffinement sauvage des Bains Gardians © Matthieu Salvaing

Le Mas Re.Source. Refuge artistique

Sa proximité avec la grotte Chauvet et la fondation Eschaton de l’artiste Anselm Kiefer sert de résumé à ce lieu hors norme, fusion de nature et d’art. Un ancien corps de ferme niché au creux de la vallée de la Cèze à la lisière du Gard et de l’Ardèche, réinventé en idéal de vie contemporain par ses propriétaires Marc et Rémy Étienne-Coussedière. Professionnels hyperactifs et amateurs d’art, ils ont imaginé le Mas Re.Source, sublime retraite où l’annexe réhabilitée de la ferme, en pierres sèches, se double d’un jumeau bardé de bois, tous deux parés d’un escalier en acier corten. Du dialogue entre l’esprit sauvage et préservé du lieu, le respect architectural de son authenticité et le souffle créatif qui le traverse, enrichi par la collection photographique des maîtres de maison ou la cuisine intuitive de Marc, naît une nouvelle expérience pour esthètes épicuriens. 5 chambres, 2 maisons d’hôtes, un élégant bassin de nage, une table conviviale avec vue sur le Mont Ventoux au loin et le bonheur de vivre.

Le Mas Re.Source, refuge pour esthètes épris de nature © Mr TripperLe Mas Re.Source, refuge pour esthètes épris de nature © Mr Tripper 

Notre Sélection Culture

Nouvelle édition de la bicéphale Design Parade qui célèbre, en un week-end d’événements du 27 au 30 juin, l’architecture d’intérieur à Toulon, le design à Hyères et plus largement la vitalité des arts décoratifs dans le champ de la création contemporaine, valorisant au passage le patrimoine décoratif et culturel des deux cités voisines. Expositions jusqu’au 5 septembre, plus d’info sur le site de la villa Noailles.

Du 2 au 7 juillet, la Principauté réunit ses galeries les plus éminentes pour le désormais traditionnel parcours artistique de la Monaco Art Week qui traverse la ville et relie 19 lieux et professionnels dont les poids lourds Hauser & Wirth et Almine Rech. Contexte idéal pour accueillir les 6 et 7 juillet prochains artmonte-Carlo, une pépite de salon d’art contemporain à échelle humaine et envergure internationale.

Depuis 10 ans, aucune exposition d’importance n’avait été consacrée à Lucio Fontana, célèbre pour ses concetti spaziali et son art qui aspirait à explorer le futur. Le futur a bien eu lieu, selon les mots mêmes de l’artiste, et le Musée Soulages, Rodez s’emploie à le démontrer en réunissant plus de 80 œuvres du maître de l’art conceptuel italien. À voir jusqu’au 3 novembre.

Figure majeure de l’avant-garde du XXe siècle, Fernand Léger n’est pas étranger aux mouvements artistiques qui émergent en France et aux Etats-Unis dès les années 1960. Mieux, il les invite en son musée biotois à la faveur d’un dialogue inédit avec la collection du MAMAC, Nice. Par-delà les échos formels et les jeux de correspondances, l’exposition construit un parcours vivant qui éclaire une communauté de vision, une volonté partagée de fusionner l’art et la vie. Jusqu’au 18 novembre, Fernand Léger et les nouveaux Réalismes.

La Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, première fondation d'art en France, fête ses 60 ans. Au programme, inauguration de nouveaux espaces contemporains, en harmonie avec l'œuvre architecturale de Josep Lluis Sert, une exposition estivale majeure qui retrace le dialogue de deux génies artistiques, amis du couple Maeght, sans oublier une série d'événements tout l'été. Amitiés Bonnard Matisse, du 29 juin au 6 octobre.

À voir dans l'exposition Léger et les Nouveaux Réalismes, Alain Jacquet, La Source © Ville de Nice - Muriel Anssens © Adagp, Paris, 2024 - BEN, Si l’art est partout, il est aussi dans cette boîte © Ben Vautier Adagp, Paris 2024À voir dans l'exposition Léger et les Nouveaux Réalismes, Alain Jacquet, La Source © Ville de Nice - Muriel Anssens © Adagp, Paris, 2024 - BEN, Si l’art est partout, il est aussi dans cette boîte © Ben Vautier Adagp, Paris 2024

Nos Actus Soudaines

En 3 étés enflammés, la Plage de l’Hôtel Amour Nice a inventé le plus excitant et spontané des festivals. Pour son 4e millésime, il confirme son statut et fait danser même les galets avec une affiche bluffante où se croisent Parcels et Laurent Garnier, Nu Genea, Gilles Peterson ou Jennifer Cardini. Entre live et DJ sets, Baie des Anges et cocktail bar, des soirées à booker d’urgence.

Du 1er au 31 juillet, portés par la dynamique MPG (Marseille Provence Gastronomie), les Dîners insolites reprennent du service, transportant leurs assiettes gastronomiques dans des cadres aussi inédits que la Digue du Large de Marseille, l’amphithéâtre naturel des carrières d’Aubagne, les pyramides blanches des marais salants de Salin-de-Giraud. Locavores et de haute volée, ils sacralisent l’instant du dîner dans une harmonie des sens qui les rend inoubliables. À réserver très vite ici.

Multipliant les collab’ bien inspirées (Romy Bret, Matthieu Vergote, Atelier Paolo, les Mains de Mamie, Sloft), la directrice artistique et designer Ekhi Busquet signe 2 objets vivants pour Plum Living, spécialiste français des façades de cuisine et accessoires (qui a déjà collaboré avec une autre créatrice marseillaise Margaux Keller). Une swinging étagère et un miroir twisté, vague de bleu made in France (peinture Ressource fabriquée en Provence et assemblage dans l’atelier parisien de la designer).

Le Festival International des Textiles Extraordinaires devient, pour sa 7e édition, le FITE Biennale textile - Clermont-Ferrand pour mieux affirmer son engagement : valoriser le savoir-faire d’artisans rares autant que la création d’artistes contemporains qui partagent l’amour du textile. En partenariat avec le Service Social du Commerce de São Paulo, invité de cette édition, l’événement s’ouvre au public le plus large à travers 10 lieux culturels dont le musée Bargoin où l’on découvre Play, exposition d’artistes internationaux au cœur de cet événement unique. À voir du 2 juillet au 12 janvier 2025.

Avec un calendrier anticipé, du 30 juin au 13 juillet, le festival Marseille Jazz des 5 Continents revient nous faire voyager sur les portées d’une musique actuelle métissée, pétrie d’influences puisées dans les cultures du monde entier. Un programme généreux et éclectique, de Roberto Fonseca à Cat Power, qui abolit les frontières et traverse les générations, fraternité musicale précieuse à cette heure.

Tout juste ouvert, l’Hôtel du Couvent, Nice semblait pressé d’ouvrir ses très beaux espaces superbement rénovés à la culture. Les 5 et 6 juillet prochains, il accueille ainsi le London Contemporary Music Festival qui, depuis 2013, a présenté plus de 100 créations et fait entendre la musique de Karlheinz Stockhausen, Pauline Oliveros, Julius Eastman ou Fanny Cosi Tutti. Un large spectre de musique contemporaine qui va cette année du musicien vidéaste Christian Marclay à la contrebassiste d’improvisation Joëlle Léandre. Un programme qui célèbre les 10 ans du festival (considéré par The Wire comme le plus important à Londres) et la résurrection du Couvent de la Visitation à Nice.

  Les Dîners Insolites de MPG © DR - Love SpotsLes Dîners Insolites de MPG © DR - Love Spots

Et pour finir, notre bonus musical de la semaine, invention napolitaine qui ferait danser de Pompéi à Herculanum et nous transporte sous les étoiles d’un amour de plage niçoise. Enjoy!

 

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